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Articles mercredi 15 septembre 2021

Chronique littéraire

Au printemps des monstres : l’éternel innocent

Par Claudia Larochelle

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Espace A vous ouvre les portes du monde de la littérature avec une chronique de Claudia Larochelle. Des comptes-rendus de livres avec des sujets reliés au monde juridique pour vous donner des idées de lecture plus intéressantes les unes que les autres.

Claudia Larochelle | crédit photo : Justine Latour

Claudia Larochelle est journaliste, auteure et animatrice. Elle fut à la barre de l’émission LIRE sur ARTV pendant quelques années, elle est maintenant animatrice d’une émission littéraire sur Savoir Médias. Elle collabore aussi à l’émission Plus on est de fous plus on lit sur ICI Radio-Canada Première. Elle signe régulièrement des textes dans différentes revues ainsi que sur Avenue.ca.

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Au printemps des monstres : l’éternel innocent

Ce n’est pas une mince lecture, il faut s’accrocher. Or, une fois que la table est mise, que l’on comprend le rôle de chaque personnage et que les atmosphères sont installées, il se passe quelque chose comme un délice de lecture dont on ne décroche pas avant un long moment.

Il s’agit donc d’une histoire vraie. Celle de Luc Taron, un gamin, de onze ans, enlevé au printemps 1964 et retrouvé le lendemain dans une forêt de banlieue. L’enfant a été assassiné. Un homme est arrêté. Cet étrange infirmier deviendra le plus ancien détenu de France avant d’être libéré le 3 octobre 2005 après avoir purgé une peine de 41 ans de prison, l’une des détentions les plus longues d’Europe.

Mais ce n’est pas si simple. C’est Philippe Jaenada qui se plaît à raconter ça dans les médias : « Si c’était si simple… » En effet, il n’aurait pas mis quatre ans à décrypter cette histoire, à la ressasser de tous bords tous côtés, à repasser toutes les procédures judiciaires et le procès dans sa tête. Si c’était si simple, il n’y aurait pas eu ce mastodonte de roman qui fait partie des plus en vue cet automne, dans la première sélection du prestigieux prix Goncourt.

Il se trouve que le criminel a clamé son innocence jusqu’à sa mort en juillet 2008. Jaenada, de plus en plus intéressé par le système judiciaire et les affaires criminelles ne pouvait pas laisser cette histoire à l’abandon. Le résultat est passionnant pour quiconque aime le droit criminel. 

Au printemps des monstres de Philippe Jaenada, éd. Mialet Barrault, 752 pages

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