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Articles mardi 29 août 2023

Une génération de plaideurs prometteuse

Franc succès pour l’édition 2023 du séminaire Techniques de plaidoirie

Par Philippe Arseneault et Me Maude Miron Bilodeau

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La 41e édition du séminaire Techniques de plaidoirie du Barreau du Québec s’est conclue le samedi 12 août avec les traditionnelles simulations de procès, qui réunissent chaque année de jeunes juristes soucieux d’améliorer leurs pratiques devant les tribunaux, des formateurs, des juges (des vrais !) venus entendre les participants, et une multitude de témoins bénévoles.

Ces « faux procès » couronnaient un blitz de six jours de formations intensives, prodiguées aux participants par une équipe de quelque 50 conférenciers, dont environ 35 avocats et une quinzaine de juges.

L’évènement annuel, considéré comme une formation phare du Barreau du Québec, se tient chaque année à Sherbrooke.

Le samedi 12 août, les plaideurs ont été appelés à mettre en pratique ce qu’ils avaient appris pendant la semaine dans une cause simulée, mais on ne peut plus réaliste. Celle-ci mettait en scène les proches d’une personne décédée se voyant refuser le droit de toucher l’assurance vie du défunt, la compagnie d’assurance prétendant que ce dernier s’est suicidé.

Un exercice formateur

Parmi les juges qui se sont prêtés à l’exercice cette année, notons le très honorable Richard Wagner, juge en chef à la Cour suprême du Canada, qui n’en était d’ailleurs pas à sa première participation. Il s’est également impliqué dans l’édition 2022 du séminaire, qui effectuait son grand retour après un hiatus de deux ans, imposé par la pandémie. 

L’honorable Jocelyn F. Rancourt, juge à la Cour d’appel du Québec, en était à sa quatrième participation comme juge invité au séminaire. Il ne cache pas l’impression favorable qu’ont laissée chez lui les participants de cette année. « Il s’agit là d’une expérience formidable pour ces jeunes avocates et avocats qui, après avoir reçu les conseils avisés d’éminents spécialistes en la matière, mesurent concrètement leur apprentissage lors d’un procès tenu à la toute dernière journée du séminaire devant des juges de toutes les juridictions. Ce qui me frappe toutes les fois, c’est la qualité de la prestation offerte par les participants. Les témoins sont rigoureusement préparés, les questions posées en interrogatoire sont bien ciblées et la plaidoirie, limitée à 20 minutes, va à l’essentiel, en plus d’être convaincante. »

Des bénévoles généreux et enthousiastes

La réussite des procès simulés repose aussi sur l’implication des témoins bénévoles. Tout le monde est le bienvenu (pas besoin d’une formation en droit !), mais les organisateurs remarquent que les étudiants en droit sont particulièrement nombreux à se porter volontaires. C’était le cas cette année de Béatrice Gilbert, étudiante à l’Université Laval. « Observer les avocats préparer leur plan et leurs témoins pour ensuite les voir plaider est extrêmement formateur. La plaidoirie est très certainement un art à connaître davantage », explique la jeune femme.

Même son de cloche du côté de la stagiaire en droit Paula Maurin, qui dit avoir trouvé l’expérience constructive. « J’ai tiré beaucoup de bénéfices, notamment quant à la préparation des témoins. Je comprends mieux l’importance de bien maîtriser son dossier. »

Même s’il n’est pas juriste, Jean-Paul Plante trouve quand même extrêmement enrichissant le fait d’incarner un témoin pendant le procès simulé. Il considère qu’il est important d’aider les jeunes avocats à parfaire leurs aptitudes. « Les activités de formation sont essentielles, autant dans des approches de savoir-être que de savoir-faire. C’est avec grand plaisir que, chaque année, je participe comme témoin pour contribuer à cette activité de formation des avocats, laquelle est digne de mention et très bien organisée. »

L’implication des bénévoles ne passe pas inaperçue chez les juges.

Ils se prêtent admirablement bien à l’exercice et contribuent au succès de cette journée marquante pour les participants ».

L’honorable Jocelyn F. Rancourt

Pour les organisateurs, trouver un nombre suffisant de témoins constitue un défi. Chaque année, c’est plus de 80 bénévoles qui sont recherchés pour assurer la tenue de l’évènement. Des appels aux intéressés sont faits sur les réseaux sociaux et sur le site Web du Barreau du Québec. S’il manque des volontaires, on demande à des participants de jouer plus d’un rôle, ce que ces derniers acceptent toujours avec enthousiasme.

Un travail de longue haleine

Organiser chaque année un séminaire qui dure une semaine entière requiert beaucoup de temps et d’effort de la part de l’équipe de la Formation continue obligatoire du Barreau.

Ainsi, en prévision de la prochaine édition, qui aura lieu du 4 au 10 août 2024, l’équipe devra s’atteler à la tâche dès janvier.

L’équipe du Barreau tient à remercier Me Luc Chamberland et Me Karine L’Heureux pour leur apport inestimable dans l’organisation de cet évènement.

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