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Dossiers mercredi 12 juillet 2023

Une rencontre inspirante

Par Marie-Hélène Paradis

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La bâtonnière du Barreau du Québec, Me Catherine Claveau, s’entretenait en seconde partie de la journée avec la présidente du conseil d’administration de la Banque royale du Canada, madame Jacynthe Côté.

Administratrice de carrière, elle a commencé son cheminement chez Alcan où elle a gravi les échelons un à un pour être éventuellement nommée présidente et chef de la direction. Elle est devenue par la suite présidente et chef de la direction chez Rio Tinto, présidente du conseil d’administration d’Hydro-Québec, de la Fondation du CHU Sainte-Justine et de plusieurs autres organisations. Femme de carrière et mère de trois enfants, elle a toujours su faire face aux difficultés générées par son désir de poursuivre une carrière florissante tout en élevant une famille. Lorsque Me Claveau évoque la culpabilité éprouvée lorsqu’on consacre autant de temps à sa carrière, la réponse de madame Côté est simple : « C’est un choix à faire et pour réussir, il faut savoir déléguer pour arriver à tout faire bien et efficacement et avoir des enfants équilibrés et heureux ».

Le leadership est une autre question importante dans une carrière comme celle de Jacynthe Côté, que ce soit lors de la gestion de crise ou pour mener des équipes. « Il faut regarder le portrait global et la perspective à long terme. Il faut aussi savoir prendre une décision critique rapidement, avec le cœur. » Pendant son mandat chez Rio Tinto, madame Côté a eu à gérer une crise financière importante. C’était alors le moment d’accélérer les transformations, mais aussi de continuer à bâtir et de bien investir. « Rio Tinto est maintenant le groupe le plus décarboné », ajoute-t-elle avec la satisfaction du devoir accompli.

« Nous vivons dans un monde complexe et il faut comprendre qu’on ne peut pas tout connaître. Il est donc important de savoir s’entourer de personnes fortes qui nous fournissent une intelligence collective pour prendre les bonnes décisions. »

« On a besoin de femmes PDG fortes et compétentes, à l’écoute autant des actionnaires que des utilisateurs. » Elle donne en exemple Sophie Brochu, qui a œuvré à la tête de Hydro-Québec. « Le recrutement des femmes à des postes de pouvoir reste encore un enjeu », reconnaît-elle.

Malgré une carrière exemplaire, Jacynthe Côté avoue avoir toujours le sentiment d’être un imposteur. « Je peux vous dire que mon syndrome se situe à 9 sur une échelle de 1 à 10, et je vis très bien avec ça. Je n’ai pas l’intention de travailler à le descendre à 8. Lorsque les femmes me disent qu’elles ont le syndrome, je réponds : oui et alors? Il ne faut pas dire non a des opportunités même si on ne se sent pas prête. Je me suis mis des garde-fous et j’ai des conseillers en qui j’ai confiance. Je me pose toujours la question, avant de dire non, à savoir si je ne risque pas plus de m’ennuyer si je n’accepte pas. »

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