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Dossiers mardi 2 août 2022

Me John Denis Hurley, Ad. E.

Par Marie-Hélène Paradis

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Me John Denis Hurley, Ad. E

Me John Denis Hurley est associé au cabinet Gowling WLG à Montréal, où il dirige le groupe de droit autochtone. En plus de son expertise sur les questions relatives aux Premières Nations, il détient aussi un solide savoir-faire en matière d’évaluation environnementale, d’énergie, de ressources naturelles et d’aide internationale.

Sommité du droit autochtone, Me Hurley a travaillé plus de 40 ans avec la nation crie d’Eeyou Istchee et les Inuit du Nunavik. Il est un artisan juridique incontournable dans l’avancement des droits des Autochtones et de leurs relations avec l’État québécois, notamment dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention de la Baie-James et du Nord-du-Québec, le premier traité autochtone moderne au Canada, touchant environ 60 % de la superficie du Québec.

Pourtant, rien ne semblait prédestiner John Denis Hurley à une carrière en droit puisqu’initialement, c’est l’anthropologie qui l’intéressait. Il a d’ailleurs obtenu un baccalauréat dans cette discipline à l’Université McGill. « Les choses ont pris un tout autre cours en 1973, lorsqu’un ancien professeur m’a contacté pour m’inviter à joindre l’équipe multidisciplinaire qui préparait la proposition d’entente de principe entre les Cris, les Inuit, le Québec et le Canada à la suite du jugement de l’honorable Albert Malouf de la Cour supérieure accueillant la contestation du projet hydroélectrique de la Baie-James par la nation crie », se souvient-il.

C’est aussi à cette époque qu’il rencontre Me James O’Reilly, qui fait figure d’autorité en matière de droit autochtone, ainsi que d’autres avocats œuvrant dans ce domaine qui l’ont véritablement inspiré et incité à s’orienter vers le droit. « Je cherchais une façon de contribuer de façon pratique à l’amélioration des conditions de vie des Autochtones, et cela me semblait être la voie toute tracée pour y parvenir », dit-il.

Une remarquable contribution

Il s’inscrit donc en droit à l’Université de Montréal et obtient son baccalauréat en 1977, et son Barreau en 1978. Stagiaire et jeune avocat au sein du cabinet de Me O’Reilly, il se consacre alors entièrement à des dossiers relatifs aux questions autochtones. En 1980, il part étudier en Grande-Bretagne, à l’Université de Cambridge. De retour à Montréal en 1984, il continue de défendre les droits des Autochtones.

Durant sa longue et prolifique carrière, Me Hurley a ainsi été impliqué dans la réalisation et la mise en œuvre de nombreuses ententes ayant suivi la Convention de la Baie-James et du Nord-du-Québec. Il a touché à tous les aspects de cette Convention, comme le régime particulier des terres, la gouvernance locale et régionale, l’éducation, la santé, la justice, la police, la protection de l’environnement et les activités traditionnelles.

Sa maîtrise remarquable des enjeux des peuples autochtones lui a également permis d’appuyer les Cris dans la négociation des Ententes sur la gouvernance avec le Québec et le Canada, ainsi que la mise en œuvre de la Paix des braves. Ce faisant, il a ainsi pu contribuer et être associé aux avancées des relations entre les Cris et le Québec puisque par son travail, son engagement et ses habiletés de négociateur, il a travaillé à l’établissement d’une véritable réconciliation entre la nation crie et la société québécoise.

« C’est un privilège d’avoir accompagné les Cris, et ce à travers une période critique et névralgique, et d’avoir pu observer leurs accomplissements au fil des 40 dernières années. Ils ont créé des institutions fortes en matière de gouvernance. Ils sont reconnus par leurs pairs à travers le Canada en tant que des leaders en matière politique, sociale, économique et culturelle et de gouvernance. Je suis heureux d’avoir pu apporter ma contribution à ce cheminement », souligne Me John Hurley. Son expertise a d’ailleurs été soulignée à maintes reprises par The Best Lawyers in Canada et Lexpert.

Recevoir la distinction d’Avocat émérite a, à ses yeux, une saveur toute particulière. « Je suis très touché, car je le vois comme un témoignage de reconnaissance et d’affection. Mais surtout, elle est le produit des efforts de plusieurs personnes, tant de mes collègues au bureau que des clients cris », conclut-il.

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