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Dossiers mardi 2 août 2022

Vulgarisatrice du droit et engagée dans sa communauté

Me Maria Rita Battaglia, Ad. E.

Par Marie-Hélène Paradis

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Me Maria Rita Battaglia, Ad. E

Me Maria-Rita Battaglia a ouvert en 2003 son propre cabinet, dont l’expertise en droit de la famille, successoral, de la jeunesse et en médiation familiale est largement reconnue. Malgré son emploi du temps chargé, l’avocate se fait un devoir de s’impliquer dans sa communauté et de vulgariser le droit pour le grand public.

Me Maria Rita Battaglia a toujours été attirée par le droit et les questions relatives à la justice. Toutefois, en raison de ses bons résultats dans les matières scientifiques et sur les conseils de son entourage, c’est vers la médecine qu’elle a décidé de s’orienter. Mais après son DEC en sciences de la santé, son idée était faite et à l’âge de 19 ans, elle est admise en droit à l’Université McGill.

Celle qui est aujourd’hui présidente de l’Association des avocats et avocates en droit familial explique que c’est un peu le hasard qui l’a amenée dans ce champ de pratique, lorsque dans le grand bureau où elle a fait ses premiers pas, des besoins se sont fait sentir dans ce domaine. Au fil du temps, Me Battaglia a cumulé une expertise remarquable en droit familial et en droit successoral, puis est devenue associée au sein du cabinet Mendelsohn. En 2003, elle décide de se lancer à son compte. « Au début, j’étais seule et puis l’équipe a commencé à grandir. Aujourd’hui, nous comptons 11 à 12 personnes avec les parajuristes! », se réjouit-elle.

Démocratiser la connaissance du droit

L’avocate et médiatrice souligne que plus de 80 % de ses dossiers se règlent grâce à la négociation, mais que dans les cas très complexes, il lui faut alors aller en cour. « Cela constitue toujours un défi, mais je suis chanceuse, car j’ai une équipe formidable autour de moi. Il n’en reste pas moins qu’un litige demande énormément de travail, de longues heures au bureau et de courtes nuits… Cela génère aussi beaucoup de stress, même si j’ai fini par m’y habituer après 32 ans de pratique », dit-elle, ajoutant qu’elle est fière d’avoir plaidé des causes qui ont fait avancer le droit.

Me Battaglia a aussi été très présente dans les médias depuis le début de sa carrière. Elle a notamment été une commentatrice régulière sur les ondes de CTV en plus de faire plusieurs apparitions à Global TV. Elle a également eu sa propre émission de radio à CJAD de 1999 à 2007, Family Law with Maria Battaglia, offrant ainsi au grand public des informations justes et accessibles. « À mes yeux, il est important que les gens sachent que les avocats sont là pour les aider et les guider quand ils en ont besoin », souligne-t-elle.

Soucieuse de faire progresser les connaissances juridiques tant auprès des juristes que de la population, elle a aussi donné de nombreuses conférences en droit de la famille et sur les droits de mobilité des parents pour des organisations québécoises et canadiennes. Par exemple en 2020, elle a livré une conférence sur la Convention de La Haye à propos des aspects civils de l’enlèvement international d’enfants pour l’Association des avocats et avocates en droit familial du Québec à Cuba, ainsi que pour le Barreau canadien.

Elle a également à cœur de soutenir la relève et se montre toujours très disponible pour les avocates et avocats qui ont besoin de conseils dans leur pratique.

Mais ce n’est pas tout, puisque depuis des années, Me Battaglia est activement engagée dans bon nombre de comités et d’associations. Elle est notamment membre du Comité de mise en œuvre des recommandations du rapport Capriolo, présidente du Conseil régional des personnes âgées italo-canadiennes ainsi que membre du Comité d’implantation et de suivi du projet de coordination parentale. Elle a également été membre du Conseil consultatif indépendant du Québec pour les nominations au Sénat, et pendant 20 ans, membre du Comité aviseur sur les abus sexuels commis par des prêtres sur des mineurs. Son implication et ses conseils ont d’ailleurs incité l’archevêque de Montréal à effectuer une enquête approfondie sur les abus.

Fierté et reconnaissance

Si elle est fière du chemin parcouru, l’avocate concède néanmoins que cela n’a pas toujours été facile. En plus de ses nombreux engagements professionnels et au sein de la communauté, elle a en effet élevé ses enfants tout en jonglant avec les dossiers, la pratique privée et en gérant des employés. « J’ai passé beaucoup de nuits blanches à travailler quand mes fils étaient couchés. Je devais me préparer pour la cour le lendemain. Quand je regarde en arrière, je vois clairement que cela m’a demandé beaucoup d’énergie et surtout un grand sens de l’organisation »confie-t-elle.

Me Maria Rita Battaglia dit avoir été extrêmement touchée lorsque la bâtonnière du Québec, Me Catherine Claveau, l’a appelée pour lui annoncer qu’elle avait reçu la distinction d’avocate émérite« C’est la première fois que quelqu’un reconnaît ce que j’ai accompli. C’est un grand honneur d’avoir reçu ce titre », affirme-t-elle. Elle estime d’ailleurs que les avocats sont tenus à des standards plus élevés et doivent s’assurer de toujours projeter une image de probité et d’intégrité. « C’est notre responsabilité de vivre constamment avec ce souci de faire honneur à la profession », conclut-elle.

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